Le pionnier de l’iris en Provence : André Doudon, entouré de Rémi Roubaud et Yannick Robiglio, deux producteurs qui se sont aussi lancés dans la culture, pour diversifier leur revenu.
Comme tous les ans, en ce mois de mai, la plaine de Trets a revêtu son habit violet. Pour la capitale européenne de cette culture dédiée à la parfumerie, la production d’iris s’appuie, avant tout, sur un savoir-faire qui s’est construit au fil des ans.
Même si les touristes sont nombreux à s’arrêter, à cette épo-que de l’année, pour les photographier, avec en arrière plan la Sainte-Victoire, les iris de la vallée tretsoise ne sont pas cultivés pour le plaisir des yeux.
Ce qui intéresse les agriculteurs qui les produisent, c'est le rhizome qu'il y a dans le sol. Entre cinq et sept ans d’attente (un an d’engrais vert, deux ans de floraison, trois ans de séchage en moyenne) sont nécessaires pour que l’irone soit extrait des racines de la plante, et utilisé dans la création de parfums.
La belle fleur violette contient, en effet, un composant très recherché par les industriels du parfum. C’est pour un leader mondial de l'industrie de la création de parfum et d'arômes alimentaires, le groupe International Flavors and Flagrances (IFF), que cinq agriculteurs tretsois en produisent aujourd’hui. André Doudon, qui s’est essayé à de nombreuses plantes aromatiques et médicinales, avant de se po- sitionner sur l’iris, est le pionnier d’entre eux. Avec la coopérative ‘Les aromates de Provence’, qui a toujours su innover pour le développement de plantes et coller à la demande du marché, il a planté ses premiers iris en 1992. “Avec le soutien et l’encadrement technique du Crieppam (Centre régionalisé interprofessionnel d'expérimentation en plantes à parfum, aromatiques et médicinales), nous avons travaillé pour comprendre et valider, au fil des ans, l’itinéraire technique sur cette culture. Il est aujourd’hui maîtrisé, mais nous continuons toujours à l’améliorer”, explique-t-il.
Il a, depuis, réussi à greffer autour de lui une jeune équipe de producteurs. D’abord viticulteurs, mais aussi céréaliers ou maraîchers, ils cultivent ensemble l’iris, pour le même client.
Une culture rentable
Quelque 20 hectares au total, qui génèrent, chaque année, 150 tonnes en moyenne de rhizomes. D’autres jeunes devraient se lancer dans cette production. Elle constitue un complément de revenu non négligeable. Comme l’explique André Doudon, “la culture s’appréhende sur des cycles culturaux de trois ans. C’est le meilleur compromis entre la qualité recherchée, et les coûts de revient générés. Et trois hectares d’iris en rotation représentent, en moyenne,
1 000 euros par mois de trésorerie”. L’iris est aussi une diversification complémentaire de la vigne, puisque, quand l’essentiel du travail de la vigne est fini, à partir de la fin juin, les arrachages démarrent sur les parcelles d’iris. De plus, un groupement d’employeurs, créé il y a une dizaine d’années, permet aux exploitants de mutualiser la main-d’œuvre et d’organiser les travaux autour de l’iris.
“Comme nous ne maîtrisons pas le rendement final sur l’iris, nous sommes tous solidaires”, rapporte André Doudon.
Emmanuel Delarue
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