Bouches-du-Rhône 24/03/2020
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Inter-Med : une identité et des ambitions affirmées

C’est le département du Var qui accueillait, cette année, l’assemblée générale de la fédération de l’IGP Méditerranée. Le 12 mars au Château de Roquefeuille à Pourrières, la réunion est venue éclairer les orientations de l’ODG.

L’assemblée générale d’Inter-Med s’est déroulée au Château de Roquefeuille, à Pourrières, dans le Va, le 12 mars dernier .

Née des vins de pays Portes de la Méditerranée en 2009, l’IGP Méditerranée a fêté ses 20 ans l’an dernier, et a “atteint son rythme de croisière“, se félicite Thierry Icard, président d’Inter-Med, Organisme de gestion de l’IGP régionale. “Depuis trois ans, lle s’affirme sur les volumes, les marchés et les prix. Après la grande distribution et les cavistes, elle se développe à l’export, et reste dans le sillon des vins de Provence avec ses rosés d’assemblage“, sou-

ligne-t-il.

Pas question pour autant de s’endormir sur ses vignes pour la fédération, et Thierry Icard tient à rappeler les fondamentaux qui guident l’action collective, à commencer par l’exigence de la qualité. “Les nombreuses médailles décrochées dans les différents concours, comme le Concours général agricole, les Vinalies, ou encore le Mondial du rosé, en témoignent. Nous avons investi dans du matériel performant pour élaborer au mieux nos IGP Méditerranée ; nous avons accentué notre politique prospective ; et nous avons conforté la gouvernance régionale de nos départements et de nos IGP. La Fédération continue d’œuvrer dans ses missions de contrôle, et la supervision de nos ODG de département, la compilation et l’analyse de nos données de production et, bien sûr, la défense de l’identité ‘Méditerranée’. Nos collègues des autres IGP ont les yeux fixés sur nous, c’est bon signe. Mais il ne faut pas baisser la garde“, salue-t-il en invitant les opérateurs à garder le cap.

Qualité et sens du collectif

L’esprit d’équipe est une autre valeur essentielle pour le président. “Nous devons optimiser notre activité syndicale régionale, pour maximiser l’organisation et l’activité des IGP du Sud-Est, qui représentent une moyenne de deux millions d’hectolitres. Respectons les spécificités de chacune de nos IGP sans les mettre en concurrence, mais en complémentarité. Nous sommes un collectif qui défendons les mêmes intérêts, et travaillons en bonne intelligence pour la promotion de l’IGP Méditerranée“, insiste-t-il.

Dans cette perspective, l’augmentation des volumes est un objectif clairement affiché, et les rosés et assemblages de l’IGP Méditerranée sont des atouts à exploiter pour son président, qui plaide aussi pour le développement des bulles. “Les effervescents sont élaborés au compte-gouttes, alors que c’est un secteur avec des marges de progrès intéressantes, et des entreprises qui investissent avec succès“, défend Thierry Icard.

La Méditerranée attitude“ pour traverser les zones de turbulences

Face aux contraintes qui se multiplient, l’IGP Méditerranée entend affirmer son identité et sa solidité. Si le millésime 2018 approche les 700 000 hectolitres malgré la pression du mildiou, avec un prix moyen à 118 €/hl pour le rosé, la sécheresse de l’été dernier se fait ressentir sur la récolte 2019, estimée à 615 000 hl. D’autre part, la taxe de 25 %, désormais appliquée aux États-Unis, et maintenant le coronavirus posent question sur les futures ventes.

Nous continuons de traverser des zones de turbulences sous le soleil de la Méditerranée, avec le changement climatique et ses excès d’humeur, notamment avec une grosse sécheresse l’été dernier, des pluies incessantes cet automne... Et, bien sûr, toujours les Zones de non-traitement, qui viennent nous contrarier ; toutes ces réductions d’intrants dans les trois à cinq ans, avec la diminution des molécules actives pour les désherbants et autres produits phytosanitaires ; toujours la flavescence dorée, qui menace notre vignoble, comme toutes autres maladies dégénérescentes. Sans oublier l’échéance de 2030, pour intégrer des exigences environnementales dans nos signes de qualité“, résume Thierry Icard qui, malgré ce catalogue à la Prévert, reste néanmoins confiant.

Notre sociétariat méditerranéen sait s’adapter à toutes ces contraintes, et les gère avec beaucoup de professionnalisme et de passion. On ne baisse pas la garde et on avance avec la ‘Méditerranée Attitude’, et fier de l’avoir. L’identité méditerranéenne a encore plus de sens dans l’action“, note-t-il poursuivant : “La région Méditerranée est bien représentée par des femmes et des hommes aux caractères bien trempés, qui expriment leurs idées avec fougue et humilité, sans faillir. Tels sont les Méditerranéens : passionnants, extravagants, et qui prennent les bonnes décisions pour le collectif le cœur sur la main...“, assure-t-il.

L’introduction de cépages résistants dans les cahiers des charges est un des leviers sur lequel travaille Inter-Med, en lien étroit avec les ODG départementales. La fédération régionale espère pouvoir lancer une demande d’ici cet été. La certification environnementale des exploitations est également au centre des réfle-xions. C’était d’ailleurs le sujet de la table ronde organisée dans le cadre de l’assemblée générale du 12 mars. “On n’est qu’au début d’un grand mouvement qui montre que les vignerons sont en marche“, explique Éric Paul, président du Syndicat des vignerons du Var et du comité national des IGP à l’INAO. “Il faut matérialiser ce qui se fait depuis déjà plusieurs années ; et s’améliorer encore et toujours, pour nous-mêmes, pour le collectif, l’ensemble de la société, sans occulter l’aspect économique de ces démarches. Elles ont un coût, et il ne faut pas galvauder les efforts réalisés par les vignerons“, poursuit-il. Alors que les IGP sont en attente de la décision du gouvernement quant à l’inscription d’objectifs dans les cahiers des charges, il plaide pour une obligation de moyens plutôt qu’une obligation de résultats. “Aujourd’hui, on mélange les règles et les objectifs. On mélange tout, et ce n’est pas la bonne méthode. Il faut savoir répondre à la demande sociétale et à la demande des marchés“, ajoute Olivier Nasles, président du comité national bio de l’INAO. “Vos responsables nationaux sont là pour veiller au grain“, assure Gérard Bancillon, président de la Confédération nationale des IGP de France, soucieux que “ces démarches environnementales ne prennent pas le pas sur le SIQO IGP“. 

Gabrielle Lantes

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