Lionel Boillot dans son chai marseillais. On y trouve un égrappoir, pour accueillir les vendanges, ainsi qu’un pressoir. Une première cuvée, élevée dans ce lieu atypique, verra le jour au second semestre 2022 (© E. Delarue).
Avec un solide bagage dans le négoce en vin pour le marché asiatique, Lionel Boillot, s’est lancé dans l’aventure de la production. Ce passionné d’œnologie a posé ses valises sur le Vieux-port de Marseille il y a quelques années, avec “l’objectif d’élaborer un vin 100 % marseillais“. Par le biais de la jeune entreprise ‘We Wine’ qu’il a créée avec son associé, il exporte toujours des vins de petits producteurs du sud de la France, de la Vallée du Rhône en particulier. Mais, depuis deux ans, il s’efforce de valoriser différemment ce terroir.
“J’ai vécu en Asie pendant 23 ans et, de retour en France, j’ai eu cette idée de proposer un vin produit dans la cité phocéenne. Tout simplement parce qu’aucun vin ne revendiquait le fait d’être produit à Marseille. De plus, l’offre en vins des alentours, du côté de Cassis ou de Bandol par exemple, est certes très qualitative, mais ce sont aussi souvent des produits moins abordables pour les consommateurs marseillais“, explique Lionel qui souhaite “proposer des vins bio, équilibrés, mais aussi accessibles“.
Il envisageait initialement de faire l’acquisition d’un domaine dans le département des Bouches-du-Rhône. Mais la pandémie l’a contraint à revoir ses plans. Heureusement, les vignerons bio avec qui il travaille sur le marché chinois sont sensibles à son ambition et décident de le suivre. Il commence alors par leur acheter du raisin et du vin, et utilise leurs installations pour élaborer ses premières cuvées.
‘On Grain Dégun’ et ‘La baie des singes’
En 2020, les premières vinifications aboutissent donc à la création de la gamme ‘Les vins de mars’. Avec la cuvée ‘La baie des singes’ – proposée en rouge et en blanc – et la cuvée ‘On Grain Dégun’ – qui se décline dans les trois couleurs –, ses vins mettent l’identité de la cité phocéenne en bouteille. Sa production est étiquetée Vin de France, “parce que l’on ne veut pas être identifié à une autre région, une autre ville ou une autre appellation que Marseille. Il y a aussi l’avantage de la flexibilité sur les assemblages de cépages. Travailler avec des vins français vendus sous un cépage ou une marque, et non une appellation, offre également l’avantage de pouvoir se tourner vers un autre vignoble en cas de gel ou de manque de production sur un vignoble“, explique le chef d’entreprise.
Dans son nouveau métier, Lionel Boillot, touche à tout, s’est tout de même entouré de personnes compétentes. Son associé, Michel Assadourian, entrepreneur et investisseur émérite – il est notamment cofondateur de la marque de portable Wiko – mais aussi de l’œnologue Maud Blanchard.
La jeune entreprise qui démarre s’appuie toujours sur “l’export, et notamment l’expérience du marché asiatique avec qui nous avons pu développer un réseau qui nous permet de distribuer des vins, et qui nous aide beaucoup pour avancer sur nos projets“, ajoute-t-il. Mais si Lionel a franchi une première étape dans le processus de production, il est conscient que son aventure marseillaise n’en est qu’à ses débuts. En 2021, il cherche un local pour installer un chai de vinification, de façon à travailler ses premiers raisins dans Marseille même. Il le trouve, au cours de l’été dernier, et installe, quai de Rive Neuve, deux cuves en inox et six jarres en grès de 205 litres chacune, pour commencer à vinifier la vendange de différents fournisseurs. Le ‘Chai de mars’ était né. Une première cuvée, élevée dans ce lieu atypique, doit voir le jour au second semestre 2022.
Deux hectares ‘marseillais’ bientôt plantés
Mais Lionel en convient : ses raisins ne sont toujours pas marseillais. Il aurait bien aimé pouvoir en trouver dans les vignobles des Bouches-du-Rhône, mais le millésime marqué par le gel ne lui facilite pas la tâche. Cependant, pour les prochaines vendanges, il pourra, c’est certain, collaborer avec des vignerons du département.
Dans le même temps, sa société ‘Mars Wine Station’ devrait accélérer sur son projet originel. “Dès le mois de mars, nous allons planter nos deux premiers hectares sur les hauteurs d’Allauch. L’étude des sols est finalisée, et nous souhaitons planter du cinsault et de la roussanen pour commencer“, rapporte Lionel Boillot. L’objectif de créer un vin vraiment marseillais se réalisera donc bel et bien. Mais “il était difficile de partir de zéro, sans vigne ni raisin, ni de structure pour l’élaborer. Nous avançons donc à notre allure et j’espère bien que, d’ici cinq ans, nos premiers raisins – cette fois bien marseillais – nous permettront de produire un vin 100 % local“, indique Lionel Boillot.
Emmanuel Delarue
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