Bouches-du-Rhône 03/12/2019
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Pour en finir avec les violences

La session de la Chambre d'agriculture du 25 novembre a été largement consacrée aux pressions sociétales qui s’exercent sur le monde agricole.

Accusée de tous les maux, la profession agricole attend que l’État fasse la promotion d’une agriculture française, championne de la qualité sanitaire et de la traçabilité alimentaire.

Cette session d’automne de la Chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône était placée sous les projecteurs d'une actualité tendue. Une période trouble pour une profession malmenée médiatiquement, qui souffre de dénigrement dans l’espace public, mais aussi sur le terrain. Une situation que les agriculteurs vivent de plus en plus mal, et qu’ils dénoncent activement depuis la rentrée. Aussi rarement la parole de l’État n’a été plus attendue. De fait, dès le démarrage, le président de la Chambre d'agriculture, donnaitle ton d’une session moins consacrée à la conjoncture économique qu’àson contexte sociétal. “Un climat d’une extrême violence s’est installé dansles campagnes. La violence des mots, qui sapent le moral, mais aussi la violence physique, qui touche les agriculteurs jusque dans leurs exploitations. Dansun contexte où la France devrait, d’icidix ans, perdre la moitié de ses agriculteurs, comment assurer le renou-vellement des générations et répondreau défi alimentaire ?”, interroge PatrickLévêque.

 

Pédagogie et promotion de l’agriculture française attendues

Outre sa demande de voir l’État protéger les bâtiments, les champs et les personnes, Patrick Lévêque attend aussi que celui-ci fasse “preuve de pédagogie – face aux critiques injustes et infondées –, mais aussi la promotion d’une agriculture française, championne de la qualité sanitaire et de la traçabilité alimentaire”. Pour le président de la Chambre, il appartient maintenant à l’État de “restaurer la confiance des agriculteurs, en dénonçant les attaques dont ils font l’objet, mais en améliorant aussi les informations des consommateurs sur l’origine des produits”.Les témoignages d’indignation, de colère, mais aussi d’abattement, se sont multipliés dans l’assistance à propos de l’impact de l’agribasching dans la profession. Celui de Stéphane Honorat, jeune viticulteur à Éguilles, qui racontait avoir “perdu la fierté de son travail” aura même “touché” Nicolas Dufaud, secrétaire général adjoint de la Préfecture des Bouches-du-Rhône. Ce dernier a assuré les agriculteurs du soutien des services de l’État, en leur transmettant un message. “Face à ceux qui commettent des délits, des actes de malveillances, il y a des réponses judiciares à apporter. Elles ne nous appartiennent pas, mais je peux vous dire, en revanche, que l’on mettra tout en œuvre pour identifier les personnes extrémistes, qui se livrent à des actes de provocation, et qui cherchent la confrontation”, indiquait le représentant du préfet.

 

Un observatoire ‘anti-basching’

Le président Lévêque – qui appelait donc l’État à prendre ses responsabilités sur ces questions – souhaite proposer au préfet “la création d’un observatoire de lutte contre l’agribasching, parce qu’il devient indispensable de se prémunir contre des intrusions sur les exploitations agricoles”. Dans cette cellule on pourrait retrouver, “la Chambre d’agriculture, la DDTM, la gendarmerie et la Préfecture”. Autre proposition qui demandera aussi d’être étudiée, “le lancement d’une cagnotte de soutien en ligne, qui permettrait à la profession de se pourvoir en justice, lorsque les agriculteurs seront attaqués dans le cadre de l’agribashing”.Mais, pour l’heure, les interdictions et les nouvelles contraintes sur les zones de non traitement, que le gouvernement veut imposer aux agriculteurs, ne semblent pas aller dans le bon sens. “Pourtant, quel que soit le mode cultural que l’on adopte, les traitements sont indispensables pour qui veut avoir une production. Et ils le seront d’autant plus que le climat change”, rappelait Patrick Lévêque.

 

L’État veut s’adapter aux territoires

Avec le débat engagé sur le fameux décret concernant les ZNT riverains, Nicolas Dufaud a indiqué que celui-ci “doit donner un certain nombre de lignes directrices, mais renverra à des chartes qui pourront être discutées localement avec la profession”. Pour l’État, l’objectif est bien de “s’adapter aux différents départements et territoires”, précisait-il. Il aura pourtant bien noté que toute la profession attend des autorités qu’elles retirent ce projet de décret sur les ZNT. C’est en tous cas le message que les agriculteurs l’ont chargé de transmettre au préfet.Pour Jean-Claude Pellegrin, président de la commission ‘viticole’ de la Chambre d’agriculture – qui a insisté sur le fait que les agriculteurs employaient, dans leurs cultures, “des produits phytosanitaires dans un cadre légal et règlementaire” – il n’est “pas question de signer de charte de coexistence entre les paysans et les riverains”. Le viticulteur est également revenu sur la situation “irrationnelle” dans laquelle se trouve la profession aujourd’hui, “contrainte de travailler dans le cadrede la transition écologique sans solutionalternative”.Et dans ce domaine pourtant, l’agriculture est bel et bien à un tournant. Mais le réseau des Chambres s’y prépare (voir encadré). “Nous sommes déterminés à conduire des transitions économiques, environnementales et climatiques, attendues par la société. Elles ne s’opèreront cependant pas seules, pas sans politique publique d’accompagnement, encore moins sans les Chambres d’agriculture qui sont les garantes de la neutralité, de l’efficacité et de la proximité de la formation, du conseil aux agriculteurs, ou encore de l’innovation”, commentait Patrick Lévêque.D’ailleurs, depuis le mois de juin, la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône contribue à ce qui doit constituer le projet stratégique des Chambres d’agriculture d’ici 2025. Un contrat d’objectifs, qu’elles seront amenées à signer avec l’État, est en préparation.

Emmanuel Delarue

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