Dominique Soriano et Henri Doglione savourent le Prix d’excellence récemment obtenu (@ J. Dukmedjian).
Pour les producteurs qui le reçoivent, le Prix d’excellence s’apparente à la cerise sur le gâteau. Ou plutôt, le Graal destiné à récompenser “la régularité dans l’excellence“, à condition d’avoir obtenu au préalable trois médailles, lors des trois dernières éditions du Concours général agricole. Autant dire que Dominique Soriano, le maître de chai du Domaine de l’Olibaou, à Venelles, ne boudait pas son plaisir lorsqu’il a reçu, par La Poste, le précieux document et la statuette, qui attestent de son professionnalisme et de son talent de vigneron. Enfin presque, puisque Covid oblige, le Prix d’excellence ne lui sera pas remis en mains propres par le président de la République, comme le veut la tradition... Cette petite déception mise de côté, c’est aux côtés d’Henri Doglione, le propriétaire du Domaine de l’Olibaou, et de ses deux collaborateurs que Dominique Soriano a fêté, comme il se doit, ce prix. Une récompense pour des années d’efforts afin de se hisser sur la plus haute marche du podium, “parce que, vous savez“, expliquent messieurs Soriano et Doglione en désignant les vignes et le verger d’oliviers, attenants au caveau : “Ici, il n’y avait rien auparavant. Que de la garrigue !“. En effet, le domaine viticole a vu le jour en 2007 et s’est écrit sur une page blanche.
De fait, les deux hommes ont créé, en quelques années, un domaine viticole de dix hectares – auxquels s’ajoutent 2,5 ha d’oliviers –, qu’ils ont hissé au sommet. “Ce Prix d’excellence récompense l’effort collectif de toute une équipe. Et un travail quotidien dans les vignes, toute l’année qui ne se limite pas aux vendanges et au volet œnologique : l’élevage, l’assemblage...“ note Dominique Soriano. “Il y a aussi, en amont, tout le travail dans les vignes : tailler, débourgeonner... Si je n’effectuais pas aussi tout cela, je ne me sentirais pas vraiment légitime“, précise le maître de chai du domaine de l’Olibaou. On pourrait ajouter que le jury a couronné aussi, sans le savoir, le duo que celui qui se revendique modestement “comme un ouvrier agricole“ forme avec Henri Doglione, le propriétaire des lieux.
Leur rencontre intervient en 2004 : le second vient de tourner la page de sa précédente vie professionnelle, à la tête d’une belle entreprise spécialisée dans la location d’engins de chantier et de travaux publics. Le premier a déjà passé presque dix ans dans les vignes et les chais du Château l’Hospitalet “où il a tout appris“, et poursuit actuellement au Domaine de l’Olibaou, le travail entrepris dans l’Aude.
Produire en IGP : un choix assumé
“J’étais, jusqu’en 1993, peintre d’intérieur. Un poste d’ouvrier agricole s’est présenté. Je ne connaissais rien à la viticulture, mais j’avais besoin de nourrir ma famille, alors j’ai accepté en pensant que j’allais rester pour trois semaines... Il y avait des possibilités d’évoluer, et Jacques Ribourel, le propriétaire du domaine, a vu que j’en avais envie... Je me suis formé à la viticulture, avant de découvrir l’œnologie, lors de stages dans le Bordelais“ rembobine Dominique Soriano, qui n’a jamais quitté le secteur de la viticulture depuis. C’est Jacques Ribourel, qui présente et conseille Dominique Soriano à son ami Henri Doglione. Le courant passe entre les deux hommes, qui se révèlent complémentaires : l’un, autodidacte, a les mains dans la terre ; l’autre, les yeux sur les chiffres. Tout reste à bâtir, sur ce qui n’est alors qu’une vaste friche avec une maison à moitié effondrée, aujourd’hui rénovée et transformée en chambres d’hôtes, située à côté du caveau.
Dès le départ, Dominique Soriano convainc Henri Doglione d’opter pour le bio. “L’absence de cultures depuis des dizaines d’années, à l’emplacement du futur vignoble et du verger d’oliviers, facilitait une telle démarche. Mais on nous regardait à l’époque comme des extraterrestres : moins de 10 % du vignoble provençal était alors certifié AB“ explique le maître de chai, avec une pointe de regret : “Celle de ne pas avoir planté de vigne sur la totalité de la parcelle, avec le recul. Il nous manque aujourd’hui cinq hectares pour développer davantage certains cépages qui permettraient de produire une cuvée d’excellence, en blanc ou en rosé...“ Faute de foncier disponible, le domaine se contente, en fonction des années, de 45 000 à 52 000 bouteilles produites, sous la dénomination IGP Méditerranée. “Je n’ai rien contre les AOP et je ne conteste pas leur utilité“ prévient Dominique Soriano... “Mais ils apportent une certaine uniformité dans les vins. Produire des vins en IGP donne une plus grande souplesse pour les assemblages, souplesse que nous ne pourrions pas avoir avec le cahier des charges d’une appellation. Et cela me permet de travailler des cépages que j’adore.“
Les médailles d’or glanées lors des précédentes épreuves du Concours général agricole, et ce récent Prix d’excellence, semblent lui donner raison.
Julien Dukmedjian
CONTACT : Domaine de l’Olibaou : 769 chemin du Plan, 13770 Venelles
04 42 54 28 91 - olibaou@gmail.com - www.olibaou.fr
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